Avoir un « nom » connu : cadeau ou fardeau ? Philippe Spanghero, issu d’une lignée de rugbymen, fait face à cette question de la loyauté familiale depuis toujours…
Dès qu’on évoque le nom de famille de Philippe Spanghero, on pense immédiatement au rugby et aux figures marquantes de sa famille de sportifs et d’entrepreneurs audacieux (ainsi qu’au scandale sanitaire qui a nuit très injustement à sa famille alors qu’elle n’était plus propriétaire de l’entreprise mise en cause…).
Comment tracer sa propre route avec un tel héritage ?
Je ne suis pas la fille de quelqu’un de célèbre (même si mes parents trônent en première place de mon podium personnel), mais je n’ai pas eu de mal à comprendre ce sentiment de légitimité évoqué par Philippe Spanghero.
Comme si en suivant notre propre voie, on trahissait un peu ceux qui nous ont élevés et leur pensée.
Pour parler de ce sujet qui a beaucoup secoué sa vie personnelle, il est allé interroger ceux qui sont directement concernés, les « fils et filles de… » et leurs témoignages sont éloquents.
Ils nous parlent de rapports familiaux forts, car ils évoquent des parents et lignées de personnes publiques qui ont fait parler d’elles et qui sont des pointures dans leur domaine : Galabru, Tapie, Tabarly…
Ils sont immédiatement identifiables par ce nom, sans qu’on ait besoin d’y apposer un prénom.
Ainsi, leurs enfants (qui témoignent dans le livre) se sont parfois éloignés de ce patrimoine familial lourd à porter pour tracer leur propre route… et parfois mieux y revenir aussi. Mais s’ils le font, c’est d’une manière qui est la leur, unique, en réinventant l’héritage, en trouvant de nouvelles façons de le faire perdurer autrement.
C’est à mon avis le plus bel hommage que l’on puisse faire à sa lignée, à son nom.
Assumer son nom est souvent compliqué : on est constamment ramené à ses origines, comparés aux succès des parents et aïeux. Il est difficile de s’en émanciper complètement.
On comprend que ça puisse être paralysant, frustrant lorsque le succès n’y est pas ou qu’on se lance dans la même voie, subissant une vague de comparaisons et jugements presque trop faciles.
Aujourd’hui, à travers leurs témoignages, ils prouvent qu’ils se sont aussi fait un prénom !
Si le livre est préfacé par un autre personnage public que j’aime beaucoup, Michel Denisot ; il est également postfacé par Sylvie Tenenbaum, psychothérapeute certifiée en thérapie existentielle et transgénérationnelle. Elle nous donne des clés pour comprendre ce qui se joue (implicitement ou pas) dans cet héritage et comment vivre et transmettre cette loyauté familiale dont nous parle Philippe.
Un enseignement riche, même lorsqu’on ne fait pas partie d’une famille connue (et d’ailleurs peut-être que vous portez cet héritage sans le savoir ! En travaillant ma généalogie je me suis ainsi trouvée des ancêtres communs avec des personnes publiques… Et, si finalement, moi aussi, sans le savoir, je m’étais confrontée à ces figures dans mon métier d’écriture ?). Sylvie Tenenbaum nous dit que les transmissions généalogiques sont puissantes et peuvent influencer notre vie actuelle. C’est passionnant et vertigineux à la fois !
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Résumé :
Comment tracer son propre chemin sans être dans l’ombre de ses parents ? Les vocations se transmettent-elles de génération en génération ? Comment vit-on lorsque l’on est l’enfant d’une personne admirée, d’un entrepreneur de génie ou d’une grande actrice, sans pour autant atteindre soi-même un succès identique ? Est-ce que le nom de famille peut être un fardeau ? Philippe Spanghero, ancien joueur de rugby issu d’une lignée de rugbymen, fait face à ces questions depuis toujours… Comme chacun d’entre nous.
Pour y répondre, l’auteur a choisi de mener l’enquête en partant à la rencontre de dix personnalités, « des filles et fils de » : Pierre C., Marie Tabarly, Ariane Daguin, Cyril Laudet, Emmanuelle Galabru, Alexandra Fechner, Laurent Tapie, Luka et Nikola Karabatic et Gérard Bertrand.
À travers leurs récits, Philippe Spanghero explore le poids de l’héritage dans les choix de vie personnels ou professionnels, l’envie de le faire perdurer, mais aussi le besoin d’émancipation, la liberté d’être soi-même et la recherche d’un équilibre entre désirs profonds et désirs transmis.





















