Béni soit le père, Rosa Ventrella

Béni soit le père, Rosa Ventrella

Béni soit le père est le troisième volet de la saga familiale de Rosa Ventrella (même s’il peut tout à fait être lu indépendamment des deux autres livres).

Rosa Ventrella est née dans les Pouilles, à Bari, elle connaît donc parfaitement le Sud de l’Italie qu’elle décrit dans son roman.

Si elle enseigne la littérature, elle est également diplômée en histoire contemporaine et spécialisée en histoire des femmes.

C’est donc assez naturellement que les femmes prennent une place importante dans ses romans.

J’ai beaucoup d’affection pour la littérature italienne, pour cette manière d’écrire le réel dans le flux des sentiments (qu’ils soient ou non positifs d’ailleurs) et les portraits vibrants qui y sont dépeints.

Évidemment on dit déjà de Rosa Ventrella qu’elle est « l’Elena Ferrante de Bari » et je comprends que ça puisse l’agacer…

Même si les thèmes (émancipation, patriarcat…) sont les mêmes, les romans de Rosa Ventrella sont uniques. Le tempo de la langue n’est pas le même, le phrasé est différent.

Mais je crois qu’il n’y a pas à détailler tout cela, il n’y a qu’à le lire pour en être convaincu, non ? Je le lirai peut-être en langue italienne, pour me rendre compte du rythme, des formules en dialecte.

La narratrice-personnage de son roman est Rosa, elle est née dans un de ces quartiers de misère à Bari, le quartier San Nicola.

« Un monde dans le monde » où la violence suinte de chaque pierre dans le silence assourdissant de ceux qui en sont témoins.

Pour vivre, Rosa a dû se détacher du quartier, fuir un père à la beauté magnétique – surnommé « gueule d’ange » –  mais violent presque par tradition.

Sa mère, quant à elle, semblait accepter son sort avec tant de fatalisme que ça en devenait insupportable pour la jeune femme en devenir.

Alors Rosa a fui cet héritage douloureux, et en le faisant elle a aussi en quelque sorte abandonné sa mère à son déni, elle qui est la première victime des violences paternelles et seule maintenant face à son bourreau. Un sentiment de culpabilité l’envahit, même s’il est évident qu’elle n’avait pas d’autres choix.

Et puis le temps a passé, Rosa a « fait sa vie » loin, mais sa mère vient d’être hospitalisée, elle a fait un AVC, il va falloir une nouvelle fois affronter le père, aura-t-il changé ? Pourra-t-elle lui pardonner ?

En parallèle, la famille qu’elle s’était construite se meurt, tout est disloqué, changé. Revenir à Bari c’est faire un saut dans l’enfance et raconter encore… peut-être pour en guérir ?

Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur

  • Résumé :

Un roman puissant sur les blessures du passé et la force du pardon.
Rosa est née dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d’étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. Et chez Rosa, c’est son père, « Gueule d’ange », qui fait régner la terreur. Au sortir de l’adolescence, elle rencontre Marco et, avec lui, la promesse d’un nouveau départ. Elle l’épouse et le suit à Rome, où elle donne naissance à Giulia, leur petite fille. Mais, très vite, l’histoire se répète et Rosa comprend que Marco n’est pas celui qu’elle croyait. Quand sa mère tombe malade, la jeune femme n’a d’autre choix que de retourner sur les lieux de son enfance pour replonger dans son passé, affronter sa haine pour son père et, peut-être, emprunter le chemin du pardon.

Béni soit le père, Rosa Ventrella
 

Pour continuer en littérature italienne et dans un autre genre, une virée sur la côte amalfitaine : La maison aux miroirs de Cristina Caboni aux Presses de la Cité (qui est sorti cette année en livre de poche ).

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