Dans la collection des petites conférences Bayard, le livre de Jean-Christophe Bailly est sans doute le plus sensoriel de tous.
Il aborde, d’un point de vue biologique, linguistique, philosophique et même politique, la question de nos cinq sens et c’est tout simplement passionnant !
Pour Jean-Christophe Bailly, qui est non seulement philosophe mais aussi poète, auteur et dramaturge, la philosophie permet une distanciation lente, un ralentissement propice à l’exploration du sens profond des choses et des mots.
Ainsi, si le monde végétal ne semble pas dénué d’une certaine forme de « sensorialité », elle est sans commune mesure avec ces sens propres à tout le règne animal (et dont nous faisons partie).
Ces sens essentiels qui nous servent à « enregistrer » le monde qui nous entoure pour pouvoir mieux y répondre, nous adapter, agir.
Pour rappel, les cinq sens sont : la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût. Sens qui sont liés à des organes sensoriels : les yeux, la peau, les oreilles, le nez et la langue.
L’auteur nous parle des champions de ces catégories distinctes (sans surprise, ce sont généralement des animaux…), convoque les philosophes Gilles Deleuze et son Abécédaire, Condillac et son « Traité des sensations »… Il nous invite même à expérimenter !
Les réponses aux questions des enfants en fin de conférence élargissent encore les connaissances sur ce sujet exaltant : comment voyons-nous les images du rêve les yeux fermés ? Pouvons-nous améliorer nos cinq sens ? Pourquoi la voix n’est-elle pas un sens ?… Les enfants s’interrogent aussi beaucoup sur la manière dont les aveugles « voient » le monde.
Un livre « sensationnel » à lire par toute la famille pour en débattre (échanger c’est justement ce que nous faisons de mieux avec nos cinq sens !) et prolonger ce questionnement instructif.
Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur
Résumé :
Avec philosophie, Jean-Christophe Bailly nous interroge : les sens sont-ils le propre de l’homme ? Les arbres avec leur ramification et leur système racinaire possèdent-ils un sens proche du toucher ? Les animaux ont-ils les mêmes que nous ?
Dans ce cheminement, il emprunte à la biologie animale, en dressant des parallèles avec les saumons qui se repèrent grâce à l’odorat pour remonter les rivières et retrouver leur lieu de naissance, ou la crevette-mante qui voit à 360 degrés. Il se fait aussi linguiste, en évoquant le toucher et en tirant le fil entre « prendre » et « comprendre ». Il est politique, surtout, en s’arrêtant sur nos oreilles, notre nez, notre bouche : « Vivre c’est être poreux, pénétrable, échanger ». Nous sommes ouverts, « nous ne sommes pas de petites volontés fermées sur elles-mêmes ».
Découvrir une autre Petite conférence : Mozart, prodige et révolté, d’Olivier Dejours
