Un livre de Philippe Besson qui se déploie comme une émotion, d’une sensibilité lucide, presque douloureuse : un vrai et beau coup de cœur littéraire que je ne saurais trop vous conseiller !
Il faut vous dire que j’étais déjà très emballée par la quatrième de couverture : j’apprécie la plume de l’auteur et je vis précisément en Charente-maritime, non loin de l’île de Ré où se situe l’intrigue de son roman autobiographique, je n’avais donc aucun mal à me projeter dans ce décor estival et maritime (même si l’île de Ré est devenue une destination beaucoup plus bourgeoise que dans les années 80 où elle n’était accessible que par le bac).
Il y a dans ce livre un flot de lumière (un peu comme sur la couverture, vous voyez) : les premiers émois amoureux, l’insouciance de la jeunesse mais aussi une ombre qu’on sent pointer, le drame dont on ressent même dès les premières pages l’imminence.
Ce drame personnel – la perte d’un ami – a violemment percuté la vie de Philippe Besson, peut-être qu’avec ce livre (il faudrait lui poser la question tout de même), il cherche à exorciser ces instants fatidiques et trouver, sinon des réponses, au moins un apaisement ?
Une chose est sûre : avec cette disparition, il a dû faire le deuil des étés d’insouciance sur l’île de Ré.
Et puis la jeunesse, son inconstance, son fonctionnement, son état d’esprit, il le raconte si bien ! Ses personnages sont palpables, consistants, on les imagine facilement évoluer en dehors du livre.
C’est vraiment un roman cinématographique. Ce ne serait pas la première fois qu’un roman de l’auteur serait adapté pour le grand ou le petit écran (Son frère, Arrête avec tes mensonges et bientôt Ceci n’est pas un fait divers).
La fin de l’insouciance, la légèreté perdue, la conscience aiguë de la fragilité de la vie… Vous souvenez-vous de ce moment étrange où on réalise que l’enfance est à jamais terminée ?
Peut-être ressentez-vous encore la nostalgie de ces instants ?
Ce roman m’y a fait penser…
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Résumé :
« Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? »
S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur La cour des mirages de Benjamin Dierstein qui fait partie de la sélection…