Sara Freeman nous livre une fiction d’une sensibilité maritime et solitaire. Un texte qui se lit au ressac, parfois déstabilisant, déstabilisé, poétique, cru et pourtant non dépourvu de pudeur.
Mara a fui un couple rongé par le deuil pour aller s’installer en bord de mer. Tout plaquer du jour au lendemain, prendre le large était pour elle l’unique option.
Ce bord de mer de pâle saison que Sara Freeman décrit, je le connais bien : lorsque la station balnéaire se vide après la cohue de l’été, que les rues résonnent de nos pas, que les plages semblent un champ des possibles infini (pour un temps du moins)… Peut-être qu’en effet ça pourrait être le début de quelque chose.
La vie passée de Mara revient par intermittence, en flashback, car on ne peut pas complètement effacer ce qu’on a été, ce qu’on a vécu. Se reconstruire est-il seulement possible lorsqu’on n’attend plus rien ?
Car ici personne ne l’attend et personne n’attend rien d’elle non plus.
Ce qu’elle doit faire, elle le fait presque en automate, parce qu’il faut bien manger, dormir et quelquefois avoir des interactions avec de vraies personnes. Ce n’est pas facile d’assumer le quotidien non plus lorsqu’on s’est délaissé de tout, y compris de sa carte bleue.
Pourra-t-elle un jour ressentir autre chose que la peine ? Se sentir à nouveau en vie ?
Ce roman intime, qui s’avance au fil de chapitres courts et puissants, est une caisse de résonance de la psyché de Mara et il est forcément troublant…
Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur
Résumé :
Après avoir vécu un épisode douloureux, Mara, désemparée, fuit en direction de la mer, laissant toute sa vie derrière elle. Elle arrive dans une station balnéaire en fin de saison. La ville se vide et Mara traîne sa solitude et son chagrin dans les rues désertes et sur les plages oubliées. Elle survit. Lorsque l’argent vient à manquer, elle trouve un job dans une des rares boutiques restées ouvertes. Les mois passent, le quotidien se pose et, tandis qu’elle effleure de nouveau une certaine forme de joie, le passé la rattrape.
Mélange singulier d’intimité et de pudeur, Marées brosse un puissant portrait de femme, dans un style sensuel et imagé. Sara Freeman signe un premier roman d’une grande poésie, largement salué par la critique américaine.
Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur La cour des mirages de Benjamin Dierstein qui fait partie de la sélection…