Audrey Millet est spécialiste de l’histoire de l’habillement, elle nous fournit ici un essai particulièrement pointu sur un sujet passionnant en ces instants de bronzette estivale : le maillot de bain !
Vous ne l’avez peut-être pas vu venir depuis votre serviette de plage (je vous vois !) mais vous pourriez bien être surpris par tout ce qu’on peut en dire et en déduire !
En même temps que l’histoire de ce bout de tissu, c’est aussi et surtout l’occasion d’évoquer le tabou du corps des femmes (des femmes jamais assez couvertes ou au contraire trop couvertes selon les hommes et les époques…), les controverses autour de l’eau (la peur qu’elle a pu susciter, l’hygiène corporelle, la démocratisation de la natation, les premiers bains de mer…).
L’autrice maîtrise son sujet et c’est d’autant plus passionnant qu’il admet des sujets connexes qui se retrouvent habituellement dans les marronniers des magazines féminins : régimes (on n’y échappera pas avant la mise à l’eau), épilation, mode estivale…
On s’aperçoit alors que les injonctions du passé n’ont été que transposées, et c’est encore et toujours la même histoire qui semble recommencer : d’autres normes de beauté, de minceur calibrées cette fois-ci sur les publications des réseaux sociaux et leur contenu viral…
L’autrice nous propose une plongée historique pour mieux nous interroger sur notre présent et peut-être renverser l’image sexiste et complexante attachée au maillot de bain.
Une chose est sûre, vous ne regarderez plus votre maillot de bain de la même manière !
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Résumé :
Bronzette, monoï et bikini… à la piscine comme à la plage, baignade rime avec détente et légèreté. Pourtant, cette pratique a longtemps été vue d’un mauvais œil et le vêtement de bain n’a conquis nos garde-robes qu’assez récemment.
Hantées par les récits mythologiques, nos sociétés se sont construites dans la crainte de l’eau, laquelle faisait écho la peur du féminin, associé à l’humidité et l’étrangeté. Il nous a fallu des siècles pour apprivoiser les flots, et ce n’est qu’à la fin du XIXe que la baignade et la natation se démocratisent, ouvrant la voie au développement d’une nouvelle industrie : celle du maillot de bain, qui fera fi de la pudeur et participera au découvrement des corps. Mais si les femmes se libèrent progressivement d’une invisibilisation millénaire, c’est pour mieux subir les injonctions une beauté normée, une perfection inatteignable, poussant à l’épilation et aux régimes en vue du fameux summer body.
De la chemise de bain au burkini en passant par le bikini et le monokini, Audrey Millet démontre avec impertinence que le maillot de bain est une pièce moins futile et plus politique qu’il n’y paraît. À travers son histoire, c’est une relecture des normes de genre et du rapport au corps qu’elle nous propose.
Découvrir ma chronique de l’essai La santé ne tombe peut-être pas du ciel de Cyril Tarquinio. L’auteur nous donne ses clés pour mieux prendre soin de nous au quotidien avec plus de bon sens et de simplicité.
