Décidément je fais toujours d’étranges rencontres aux Éditions Julliard !
« Étrange » résonne dans ma bouche comme un compliment, car la plume d’Odile d’Oultremont est ici gracile et vibrante. Elle raconte avec humanité et simplicité les tourments de ses personnages…
Voici donc deux destinées qui se percutent au propre et au figuré, l’enfermement institutionnel de l’un contre l’enfermement névrotique de l’autre, des vies sur le fil, tétanisées, empêchées par un quotidien (carcéral ou familial) trop lourd à porter.
Si ce livre était un mot, il serait certainement l’ATTENTE.
Ponthus purge une lourde peine de prison, l’attente est forcément son tourment…
Nour quant à elle, est libre, mais elle vit cette liberté précaire dans une sorte d’atonie, une passivité maladive qui enrobe sa vie d’un filigrane terreux.
Ces deux personnages-miroir n’ont rien en commun et tout en commun. La culpabilité sera leur lien.
Attendre : « Action de compter sur quelque chose ou quelqu’un. » dit le dictionnaire. Alors, peut-être bien que le changement viendra de la rencontre-collision de ces deux mondes…
Car enfin l’attente c’est aussi l’espoir (attention tout de même, celui-ci peut vite être balayé d’un revers de main), mais avant cela il faudra faire avec sa propre culpabilité.
Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur
Résumé :
« C’est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d’une vérité dont aucun parent ne voudrait. »
Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L’une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l’autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d’étranges circonstances, la trajectoire de l’un percute celle de l’autre.
Découvrir un autre roman des Éditions Julliard : Le retour de Janvier de Charlotte Dordor.