Un village en plaine du Pô, un endroit en suspens comme il en existe beaucoup d’autres : ici le temps semble presque se dissoudre dans un quotidien amorphe.
Un drame va survenir, nous n’en connaissons pas tous les aboutissants certes, mais il met en lumière la solitude et l’extrême vulnérabilité des uns ainsi que les violences subies par ceux qui sont hors marge, les « autres » : les migrants.
Pas assez légitimes pour être régularisés, ils sont pourtant utilisés sans scrupules dans le milieu du bâtiment ne bénéficiant d’aucune protection sociale ou médicale, mal payés, rincés par les marchands de sommeil et leurs acolytes… leurs avenirs corrélés à des rêves de liberté qui semblent pour l’heure parfaitement inaccessibles.
C’est sur ce terreau stérile que deux destinées solitaires vont pourtant « se percuter ».
Alors cette bd courte et néanmoins impactante laisse à l’esprit comme un sillon de noirceur. Beaucoup de choses sont suggérées sans qu’on ne sache exactement ce qui s’est réellement passé.
Le brouillard, qu’il soit physique ou mental, dissimule ici une douloureuse réalité.
Ce titre « Nuisibles » fait écho d’une manière assez hallucinante à la récente actualité car il a été employé entre guillemets dans un récent communiqué… J’imagine que vous en avez entendu parler, cela me glace le sang.
Piero Macola avait donc vu juste, avec son regard photographique sur les malaises de notre société, il en dresse aussi un portrait sans concession…
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Résumé :
Bruno et Anton. Deux hommes en marge de la société. Le premier ne veut surtout pas faire de vagues, le second tente simplement de survivre. Mais vivre à la marge fait-il de vous des nuisibles? Piero Macola signe un récit intimiste qui parle aussi, de manière diffuse, des malaises de la société d’aujourd’hui…
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