Le pacte de la mer, Satoshi Kon

le pacte de la mer

Un détour au pays des sirènes 🧜‍♀️

Mais rien à voir avec Copenhague ou le célèbre conte de La petite sirène d’Andersen… Puisqu’on part à Amide, soit de l’autre côté du globe, au Japon avec le manga de Satoshi Kon publié ici en 2019 dans sa version collector « 48H de la BD ».

À l’origine de cette publication : la série parue dans le magazine japonais Weekly Young en 1990, reprise chez Casterman sous le titre Kaikisen – Retour vers la Mer puis plus tard par Pika édition sous son titre actuel Le pacte de la mer.

C’est le premier récit long du mangaka. Un manga qui selon lui est truffé d’erreurs stylistiques mais franchement c’est une très belle oeuvre de jeunesse, et puis ce petit côté conte de fées me plaît bien personnellement (besoin de rêver en ce moment).

Malheureusement il aurait pu être adapté au cinéma mais cela n’a pas pu se faire…

J’habite en bord de mer alors cette histoire qui se déroule dans un petit port de pêche japonais me touche d’autant plus…

Ici aussi la côte est parfois victime de l’homme : construction sur le domaine maritime et immobilier invasif, non prise en compte de la faune et la flore de la zone, pollution… Il y a toujours à dire et à faire !

  • aparté

Il n’y a qu’à participer à un nettoyage de plage pour se rendre compte du problème des microplastiques dans l’eau par exemple (on les retrouve partout) et de tout ce qui est rejeté dans l’océan (à peu près tout ce qui est jeté par terre termine ici sa course), idem sur le sable où les constructions se suivent mais ne se ressemblent pas (on déconstruit un restaurant de plage bien implanté pour « respecter les règles », on reconstruit derrière (pour quelle obscure raison financière / favoritisme ? Ça me paraît tellement incohérent…).

  • fin de l’aparté

Mais revenons à Amide…

La thématique écologique est assez commune dans les mangas puisqu’elle fait partie du quotidien des Japonais écartelés entre respect des traditions (très prégnant notamment à travers la religion shintoïste qui vénère les forces de la nature) et la modernité.

L’auteur lui-même reconnaît que le ressort écologique de son intrigue est parfaitement visible dans son histoire mais cela n’a rien de naïf d’après moi.

Car enfin, Amide c’est aussi (et surtout! ) le pays des sirènes !

Cela fait des générations qu’on y protège un oeuf de sirène : tous les 60 ans, il est rendu à la mer/mère en échange d’un autre oeuf.

En contrepartie les habitants bénéficient de toutes les largesses de l’océan (pêche généreuse, eaux paisibles et sûres…).

Mais ici c’est encore le pot de fer contre le pot de terre : que vaut le quotidien des pêcheurs locaux face à des promoteurs immobiliers peu scrupuleux (voire un peu mafieux) ?

Ils veulent construire une vaste zone touristique, se fichant éperdument de la tradition séculaire et des implications que cela pourrait avoir sur l’espace marin…

Retrouvez plus de détails sur le site de l’éditeur…

𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : La légende raconte que les habitants de la ville portuaire d’Amide auraient passé un pacte avec une sirène. En échange des soins attentionnés qu’ils prodiguent à son œuf, elle leur assure prospérité. Mais la construction d’un complexe touristique menace cet équilibre, et le débat fait rage. Partagé, Yôsuke a un étrange pressentiment. Et si la légende était vraie ? Les hommes ne devraient-ils pas redouter la colère de la mer ?

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