Aimer d’amitié, surtout lorsque c’est entre un homme et une femme que cela se joue, il y a encore comme un scepticisme ambiant, une impossibilité mentale à le concevoir.
Comme si on ne pouvait pas s’aimer d’un amour platonique et non moins puissant à cause de notre sexe.
Notre protagoniste, Cyr, ne se remet pas de la mort de son meilleur ami. Mais au fond, qui le serait ?
Ne dit-on pas qu’un ami c’est la famille qu’on se choisit ? D’autant qu’elle a été si seule avant de le trouver…
À travers Cyr, il y a toutes les amitiés du monde, toute la fougue, tout ce qu’on ferait de fou pour l’autre simplement parce qu’on l’aime comme un frère, une sœur d’âme.
Avec son personnage torturé, Alexandra Matine nous offre un portrait puissant et tragique de la fin d’une amitié, même si cette fin n’est pas voulue puisqu’elle vient avec la mort de l’autre, un deuil insurmontable.
Cyr se laisse aller depuis qu’elle a pris la terrible nouvelle, elle n’arrive même plus à travailler.
Pourtant dans ce prisme là il y a aussi d’autres amitiés, la copine du défunt qui se fait pressante.
Car, Cyr a promis de composer un discours pour l’éloge funèbre, mais elle n’arrive pas à l’écrire. À la place, elle monte des meubles en kit (de grands moments d’anthologie car si un meuble en kit se monte, il ne se remonte pas si facilement la deuxième fois…).
Comme si la vie pouvait se réparer, se composer à coup de clé Allen 6 cm…
Malgré le sujet, c’est aussi drôle et en tout cas psychologiquement fouillé. Une ode à l’amitié homme-femme, un sujet finalement peu traité pour ce qu’il est : un moment de vie (sans que ça ne se termine irrémédiablement par une histoire d’amour).
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Résumé :
Trentenaire établie à Amsterdam, Cyr vient de se faire virer de l’agence de pub dans laquelle elle travaillait après avoir appris la disparition de son meilleur ami. Et si cela ne suffisait pas, on lui demande d’écrire un discours pour la cérémonie. Pour fuir toute responsabilité, elle préfère monter à la chaîne des meubles en kit et ne plus répondre à personne. Mais le monde, lui, continue de tourner. Alors, Cyr va devoir aller vers les autres, s’y confronter pour grandir un peu, enfin.
Découvrir une autre chronique la maison d’éditions Les Avrils : Le Monde est à toi de Martine Delvaux