Il y a cette idée de cruauté romantique car, dans son roman, Gilles Marchand mêle allègrement les deux thématiques antinomiques de la guerre et de l’amour.
La Première Guerre Mondiale n’est pas ici une toile de fond à la romance, elle est ce qui permet à cette histoire pour le moins singulière d’exister.
L’amour retrouvé c’est l’espérance, malgré tout ça… les échos de la guerre, les gueules cassées des soldats, les morts et le quotidien des familles bouleversé.
Notre roman se passe donc dans l’entre-deux-guerres.
Un ancien soldat enquête pour le compte des familles sur les hommes disparus (peut-être est-il lui aussi en quête de sens ? Perdu dans ses propres souvenirs après un conflit d’une violence inouïe et une autre guerre qui se profile à l’horizon…).
Une mère qui recherche son fils fait appel à lui, mais l’histoire, vous le verrez, est bien plus complexe que cela.
Je fais une digression mais il faut savoir que pour beaucoup de femmes cela revêtait une importance capitale car pour pouvoir être considérée comme « veuve de guerre » et toucher une pension, il fallait le prouver donc avoir un corps à pleurer.
Et puis, quand l’homme revient par on ne sait quel miracle, il est défiguré, démembré, traumatisé par les horreurs de la guerre… l’ombre du mari, du père, du fils qu’il était… Bousillé de l’intérieur par les mois passés à compter les morts dans les sinistres tranchées.
Ce sont toutes les images de nos livres d’histoire qui reviennent coloniser ce livre, les films terribles des gueules cassées et grands traumatisés que l’on retrouve dans la série documentaire Apocalypse.
Je crois que ce livre est aussi un hommage – et quel hommage ! – aux hommes de toutes nations brisés par la guerre.
Coup de cœur pour ce livre qui, je viens de l’apprendre, est finaliste du Grand Prix du Roman francophone « naissance d’une œuvre »…
Gilles Marchand manie le contexte historique aussi bien que la poésie ! Foncez le lire, il est bouleversant, c’est un très grand livre.
Je poursuis mes découvertes aux Forges de Vulcain avec La tragédie de l’orque de Pierre Raufast, auteur que j’avais découvert avec son livre complètement loufoque Les embrouillaminis et qui me surprend une nouvelle fois avec un roman de science-fiction.
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Résumé :
Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.
Ressources supplémentaires
Lire l’article d’Yves Le Pape « Gilles Marchand : le rockeur romancier de la guerre de 1914 ».
Découvrir une autre chronique : La pire amie du monde d’Alexandra Matine