Exercices spirituels d’attention à la Terre et à ceux qui l’habitent
Ressentir dans notre individualité humaine le monde qui nous entoure serait, selon Jean-Philippe Pierron, une des clés de résilience et de réconciliation avec la nature.
« Porter attention » c’est de cela dont il s’agit.
Ce n’est pas être attentif, ce n’est pas être attentionné (même si finalement tout ça en fait un peu partie aussi), c’est agir différemment encore en ouvrant les yeux pour voir « vraiment », en se laissant porter, enraciner dans la contemplation de ce qui nous entoure.
« Ressentir » ce grand tout auquel nous appartenons tous, sortir de cet entre-soi narcissique qui ne nous rend pas service (ni hommage).
Spirituel, philosophique, écologique : cet essai de Jean-Philippe Pierron nous propose quelques exercices de mise en pratique (l’art est une forme d’attention, la prière pour les croyants, la méditation…).
Serions-nous plus juste si nous apprenions à être dans l’instant présent plutôt qu’à courir, et après quoi au juste..? Accepterions-nous aussi facilement que la nature autour de nous ne soit abîmée, décimée par les activités humaines si elle faisait partie de nous, comme une extension de notre propre corps ?
Il y a une forme de pureté originelle derrière cette attention, un peu comme le sont les peuples natifs qui vivent cette communion avec la nature chaque jour (ne pas prendre plus que je n’ai besoin, laisser la place à toutes formes de vie, être là simplement).
Porter attention c’est reconnaître l’existence de chaque chose et chacune est précieuse.
Les concepts : éco-spiritualité, écologie du soin se nourrissent d’expériences sur le terrain (les soignants portent cette forme d’écologie du soin à travers leurs actions justement qui portent de fait attention à l’autre…).
Car enfin porter attention s’incarne aussi à travers nos quotidiens (et les réseaux qui monopolisent trop futilement cette attention), nos engagements et la façon dont nous interagissons avec la planète, les humains qui l’habitent, les biotopes, la faune, la flore et le monde encore plus vaste qu’il nous paraît…
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Résumé :
Et si l’écologie ne pouvait se passer d’une révolution intérieure pour chacun de nous ? Et s’il fallait nous engager dans un véritable changement spirituel pour repenser nos relations aux vivants ?
Et si l’écologie ne pouvait se passer d’une révolution intérieure pour chacun de nous ? Et s’il fallait nous engager dans un véritable changement spirituel pour repenser nos relations aux vivants ?
Il est des écritures de la consolation et des écritures de la colère. Jean-Philippe Pierron a voulu donner dans ce livre surtout les premières. La consolation tente le soin de la relation, là où tous les liens qui comptent ont été dévastés. Ce n’est pas là une amnésie face au malheur mais une invitation à transformer l’attitude qui plonge dans la désolation. La consolation est la conscience de faire vivre ce que le philosophe Jan Patočka nommait « la solidarité des ébranlés », elle invente ainsi des langages, des expressions, des attitudes où se déchiffre une tentative d’être vivant et où se soutient la possibilité d’habiter encore le monde.
Méditer comme une montagne, c’est prendre la mesure d’une démesure. C’est considérer la nature non plus sur le mode de ce qui se prend mais par le sentiment d’appartenance qui nous rattache à elle. Les montagnes, eaux, vallées et l’au-delà de l’humain ne sont pas pour nous que des décors, des toiles de fond. Avec eux, notre histoire s’inscrit dans une histoire plus vaste que nous.
Parler de relation spirituelle au vivant étonne. Cela déplace nos assurances et vient mettre du jeu dans nos représentations mentales, bouleversant la place de ces mots massifs qui ont pour certains cessé de nous parler : « nature », « création », « religion ». Parler d’une relation spirituelle au vivant, c’est renouveler nos manières de vivre et dire ce que signifie pour nous être vivant sur la Terre parmi d’autres vivants.
Jean-Philippe Pierron invite dans cet ouvrage à faire un pas de plus et laisser retentir, dans nos itinéraires, ce qui nous lie au vivant. Il ouvre un chemin riche qui mène à une nouvelle forme de disponibilité nourrie par l’expérience artistique aussi bien que par des actions modestes et pleines de sens.
Ressources supplémentaires
Découvrir une autre chronique : « Laisser éclore la merveilleuse personne qui vibre en toi », voilà un beau programme que nous propose Angélique Reiff à travers son ouvrage sur les 5 principes du Reiki.