Les sables est le premier roman de Basile Galais…
J’habite en bord de mer, je reconnais cette sensation étrange quand l’océan se nappe d’un voile blanc, que l’on entend plus que la corne de brume du bac au loin, l’impression puissante d’être seul au monde.
Basile Galais a capté un peu tout ça et l’air semble même se raréfier à mesure que l’on avance dans la lecture. Une oppression basée sur de l’incompréhension, une sensation qui se diffuse comme du venin entre mysticisme, fake news balancées à longueur de temps à la télé et comportements irrationnels…
Une atmosphère à la Dune, sombre, mystérieuse et oppressante.
Je ne suis pas certaine d’avoir tout compris à la narration, est-ce qu’il le faut vraiment ? Est-ce qu’il ne vaut mieux pas rester dans un certain flou parfois ?
On passe d’un chapitre à l’autre, d’un personnage à l’autre, d’un regard, d’une émotion sans doute aussi, à l’autre.
Mais toujours une île, une cité portuaire (Basile Galais a vécu au Havre…) et un cataclysme dont on ne sait finalement pas grand-chose…
C’est un premier roman, son auteur vit sur un voilier dans la rade de Nouméa, voilà qui aurait pu lui souffler des mots, une attitude littéraire.
Un roman qui m’a plongée dans l’incertitude, je ne suis pas sûre de l’aimer ou pas, je ne suis pas certaine d’avoir lu ce que mes yeux y ont vu (je crois que chacun peut vraiment s’en faire une idée différente).
J’ai deviné un énorme travail sur l’image (ce n’est pas très étonnant lorsque l’on sait que l’auteur vient des Beaux-arts), sur la scénographie, sur la perception (qui n’est jamais la même selon les personnages évidemment).
Étrange et sensoriel !
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Résumé :
Une Cité portuaire, une succession de dérèglements, de disparitions : un enfant, un morceau de terre, un Guide Suprême déjà mort plusieurs années auparavant… Ronde de personnages saisis au cœur du vertige – des hommes et des femmes « qui tombent », en somme -, mystère topographique, plongée dans les sables mouvants de l’intranquillité contemporaine, un premier roman-monde en haute définition et diablement DeLillien par un auteur-regardeur de 26 ans doué d’une puissance d’évocation impressionnante.
Ressources supplémentaires
« Ce qui m’intéressait dans ce texte et dans l’écriture, et ce que j’ai vécu aussi, c’est un doute, c’est une plongée, une immersion en soi, une interrogation perpétuelle du réel. Voilà, c’est ça qui m’importe et je crois que c’est avant tout de ça dont il est question : d’une littérature qui produit du décalage, qui produit de l’étrangeté, qui produit de la remise en question face à un réel qui finalement n’est jamais saisissable, ou n’est saisissable que par bribes. » Basile Galais
Pour lire ma dernière chronique sur Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafin, c’est par ici…