Rodolphe Casso a installé son huis-clos au fond d’un vieux bar décrépi (comme il en existe encore beaucoup en France).
Rodolphe Casso a installé son huis-clos au fond d’un vieux bar décrépi (comme il en existe encore beaucoup en France).
Avec ses caricatures de piliers de comptoir (Get, un surnom comme ça ne devrait même pas être fictionnel), d’accro aux jeux de grattage qui y claque tout son salaire du mois, de trublion goguenard (qui ne fait plus rire personne), de vendeurs à la sauvette (de fleurs, de drogue, à vous de choisir), de voisin fracassé de folie par les émanations tapageuses en provenance du bistrot…
Les habitués défilent dans ce bar et Gus, notre protagoniste atterri là, presque par inadvertance, n’arrive décidément plus à le quitter…
Peut-être que c’est une excuse (pour oublier sa vie de couple ratée en la noyant dans l’alcool), peut-être que c’est de la lâcheté (parce qu’un ami de son ex a promis de lui casser la gueule s’il le retrouvait dans le quartier…), mais ce n’est pas dénué d’amour (pour le genre humain et toutes les vies écorchées de ses compagnons de beuverie qui se retrouvent ici pour partager un bout de leur histoire et certainement encore un « dernier » verre).
Une chose est sûre, on ne les arracherait à leur vieux bar pour rien au monde !
Rodolphe Casso nous offre un portrait mi-figue mi-raisin de cette France bistrotière biberonnée aux petits canons (le frappuccino n’est pas arrivé jusqu’au zinc de notre ami Hocine) : c’est drôle et triste à la fois, comme un petit air de musique désuet et mélancolique (d’ailleurs la musique n’est pas absente de la narration).
Ce texte reste en tête longtemps (et ce n’est pas un mal de tête !), c’est sans doute ça le tourbillon de la vie…
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Résumé :
Après avoir sabordé sa vie sentimentale, Gus échoue dans un bar : le Tourbillon. Ce rade miteux à la déco ringarde, dernier de son genre dans un quartier en pleine gentrification, est le repaire de Get, pilier du comptoir régnant sur une petite bande d’inadaptés. Il a tôt fait de mettre le grappin sur le nouvel arrivant. Tandis que Le Tourbillon tourne à plein régime, brassant heure après heure la faune du quartier, Gus se laisse enivrer d’alcool et de paroles jusqu’à se libérer de toutes ses frustrations. Mais festoyer avec ceux qui refusent de suivre la marche du monde a un prix. Gus sortira-t-il indemne du Tourbillon ?
Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur In fine Mundi d’Andrès Serrano qui fait partie de la sélection…