La plume de Sophie Loubière est à la fois mystérieuse, parfois glauque ou au contraire poétique, elle la manie avec dextérité pour nous plonger dans l’incertitude, faire monter l’angoisse et le suspens.
C’est un polar un peu inattendu, on n’est jamais vraiment sûr que le roman ne bascule dans le fantastique, car forcément dans ce cimetière il y a un peu de surnaturel.
L’intrigue se déroule en 2019, on est encore loin de la pandémie mais une autre actualité fait les titres de ce mois d’avril : l’incendie de Notre-Dame de Paris.
C’est ce qui va permettre à l’auteur de mettre en scène l’un de ses personnages principaux : Madeline, caporale-cheffe à la BSPP.
Si c’est un beau portrait de femme sapeur-pompier, on éprouve aussi toute la difficulté et l’ambivalence de ce métier : mettre sa vie en danger, sur le pied de guerre tout le temps, avec un impact forcément lourd sur la vie de famille et une reconnaissance parfois bafouée par les autorités (les SP accueillis à coups de canon à eau lors des manifestations d’octobre 2019, l’un des pires affronts qu’on puisse leur faire, à eux nos vaillants combattants du feu !).
Madeline est le double opposé de son mari, si elle veille sur les vivants, lui veille sur les morts : ils viennent d’emménager dans le logement de fonction du cimetière de Bercy où il est depuis peu gardien.
On jongle ainsi du personnage de Madeline où tout est énergie, mouvement (à travers notamment les interventions de la brigade), au personnage de Christian, plongé dans le huis clos du cimetière et aussi, vous le verrez, de sa propre folie…
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𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d’un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l’occasion se présente pour Christian d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n’hésite pas et s’y installe au début de l’été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L’âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d’extérioriser ses émotions par la peinture. Au cœur de ce fragile équilibre où les métiers de l’un et de l’autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l’ampleur.