Peau d’Homme, Hubert & Zanzim

Peau d'homme

La Renaissance italienne (et les tenues moulantes de ses messieurs), l’œuvre de Demy en clin d’oeil (le titre faisant évidemment référence à Peau d’âne, film lui-même truffé de sous-entendus pour celui qui le regarde avec attention), et si tout cela n’était finalement qu’un prétexte pour parler de la question du genre et de la sexualité ?

Zanzim et Hubert le font ici sur un mode assez drôle, même si le fond est plus grave.

Alors, je ne pensais pas vraiment à cela en voyant le titre, mais j’ai été amusée par le déroulé de l’histoire : comme dans peau d’âne c’est la marraine qui va intervenir en fournissant ici la « peau d’homme » à Bianca.

Celle-ci doit bientôt convoler et l’idée de le faire sans connaître son futur époux lui est évidemment intolérable, d’autant qu’elle n’y connaît pas grand-chose en « hommes » (il faut dire que les deux sexes sont bien cloisonnés, les mariages étant arrangés : les femmes ne partagent ni les mêmes lieux, ni les mêmes « loisirs » que ces messieurs, que ça soit avant ou après le mariage).

En lui proposant de revêtir pendant quelque temps une peau d’homme (leg des générations de femmes dans sa famille), elle va lui permettre de s’émanciper et de connaître plus intimement son futur mari…

Bon alors ça reste tout de même une vision masculine je trouve, on reste de femme-homme (Bianca) à homme.. Je ne sais pas si une femme aurait agi autrement en la revêtant et n’aurait pas plutôt cherché à se confronter au monde féminin en tant qu’homme justement.

Évidemment c’est un parti pris des auteurs et ça reste un chouette scénario d’Hubert graphiquement bien mis en scène par Zanzim.

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𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Sans contrefaçon, je suis un garçon !

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.

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