Vers l’autre rive ! Aller simple pour Tunis, Didier Destremau

Vers l'autre rive ! Aller simple pour Tunis, Didier Destremau aux éditions Bougainvillier

Bien sûr, il s’agit d’une fiction mais elle se nourrit de la grande histoire, ce qui en fait presque un « témoignage » sur la diaspora maltaise des années 30 notamment, un épisode qui m’était jusqu’alors inconnu.

Avec son écriture fluide et immersive nous sommes vite plongés dans la vie quotidienne d’Anton, jeune muletier qui va fuir son île de Gozo à Malte pour débarquer en Tunisie.

Je découvre à la faveur de cette lecture, un auteur – Didier Destremau – et une maison d’éditions – les éditions Bougainvillier – dont le pari est de « défendre une écriture riche, colorée, volontiers exubérante » et qui affiche clairement son « ouverture aux auteurs du Sud et de l’Orient, et aux auteurs qui écrivent sur ces territoires ». Une maison qui se met volontiers en action pour défendre les droits des opprimés et leur donner la parole !
Voilà qui donne une saveur particulière à ma lecture.

Je continue ainsi de me documenter sur une période de notre histoire un peu « nébuleuse » et les rapports de la France avec les pays et cultures du bassin méditerranéen, comme c’est ici le cas avec Malte ou la Tunisie.

Il faut savoir que le protectorat français en Tunisie a duré plus de 70 années (de 1881 à 1956, date à laquelle il est aboli avec l’indépendance officielle de la Tunisie), pendant cette période de nombreux maltais ont rejoint le pays pour y chercher du travail, peut-être aussi une vie plus facile.
À travers l’histoire du jeune Anton, c’est le périple de milliers de migrants qui vont faire ce même voyage que nous conte avec justesse Didier Destremau.
On pourrait tirer les fils de plusieurs histoires tant le récit est dense et explore les facettes de la personnalité d’Anton, du jeune muletier maltais fuyant la honte et le rejet de sa famille à l’homme en construction sur le sol tunisien.

Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur

  • Résumé :

Anton est un jeune Maltais élevé de la façon rigoriste de l’époque dans ce pays. Ayant cru avoir commis une faute qui ternirait la réputation de sa famille, il se jette dans un navire à destination de la Tunisie où, bien qu’illégal il s’installe et prospère honnêtement. Survient la seconde guerre mondiale durant laquelle il lutte à sa manière contre les occupants allemands. Pris dans un complot nationaliste à l’issue de celle-ci, il se résout à quitter ce pays sous mandat français pour revenir en France puis à Malte où il retrouve des racines oubliées depuis longtemps.

Vers l'autre rive ! Aller simple pour Tunis, Didier Destremeau

Découvrir un de mes derniers coups de cœur : Le Cimetière des héros d’Adrian Lesenciuc aux Éditions Bleu et Jaune.

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