Olivier Truc est journaliste, romancier et scénariste, il s’est très largement inspiré d’une histoire vraie – l’attentat survenu à Karachi en 2002 – pour nous proposer un polar sous forme d’enquête journalistique.
« L’attentat-suicide » de Karachi s’inscrit dans une histoire trouble : la France s’étant engagée à livrer des sous-marins Agosta au gouvernement pakistanais, elle y a envoyé ses ingénieurs pour finaliser sur place.
Seulement voilà, tout ne va pas se passer comme prévu et le 8 mai 2002, 15 personnes dont 11 ingénieurs de la Direction des constructions navales françaises vont trouver la mort dans l’explosion de leur bus atomisé devant le tristement célèbre hôtel Sheraton.
20 ans plus tard, on ne connaît toujours pas les véritables responsables et commanditaires de l’attentat : Al-Qaïda est suspecté un temps mais, pour beaucoup, l’hypothèse ne tient pas (surtout que les islamistes incriminés ont été relâchés par la justice pakistanaise en 2009) et ne servirait que d’écran de fumée à des opérations plus opaques (comme le financement frauduleux de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur…).
Aujourd’hui encore, des Français et des Pakistanais veulent connaître la vérité et c’est sur cette thématique qu’Olivier Truc déroule son intrigue.
Même si le sujet semble terre-à-terre – livraison d’armes, affaire politico-financière – Olivier Truc connecte ses personnages par la force de leurs émotions, leurs fortes personnalités et même la poésie ourdoue.
Tout ce qui ramène finalement à un semblant d’humanité qui semblait avoir été balayée par la violence de l’événement.
Ainsi, Jef Kerral, jeune journaliste en quête de vérité et de sens, va s’intéresser au parcours de deux hommes – un ingénieur français qui a survécu à l’attentat et son homologue pakistanais qui avait été accueilli dans la famille de ce dernier lors d’échanges entre les deux pays – et se rendre sur place à Karachi.
En faisant de fréquents allers-retours dans le temps et « l’histoire pakistanaise » qui relie ses personnages, Olivier Truc nous donne à entendre une certaine forme de vérité qui est celle d’hommes et de femmes de bien (même s’il s’agit d’une fiction et que l’enquête ne permet pas de révéler la Vérité).
Si la violence n’a cessé de se diffuser dans tous les pans de la société pakistanaise et fait chaque année de nombreuses victimes innocentes, si Karachi semble plongée dans les nimbes de la violence quotidienne : Olivier Truc nous montre qu’une autre réalité est possible en s’appuyant sur ceux qui continuent de partager les valeurs du bien, du beau, de la poésie et de l’amitié…
Les sentiers obscurs de Karachi fait partie de la sélection du Prix du meilleur polar 2023 des Éditions Points.
Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur
Résumé :
En 2002, à Karachi, un attentat à la bombe tue onze ingénieurs français travaillant à la mise au point d’un sous-marin acheté par le gouvernement du Pakistan. Vingt ans plus tard, Jef Kerral, journaliste à Cherbourg, décide de se rendre sur place. Aidé par une jeune lieutenante pakistanaise, il tente de faire toute la lumière sur cette affaire. Entre mensonges politiques et manipulations, où sont les véritables coupables ?
Journaliste, Olivier Truc vit à Stockholm d’où il couvre les pays nordiques et baltes. Outre ce passionnant thriller inspiré de faits réels, il est aussi l’auteur de la série « La Police des rennes » : Le Dernier Lapon, Le Détroit du loup, La Montagne rouge et Les Chiens de Pasvik. Tous disponibles chez Points.
Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur Crépuscule à Casablanca de Melvina Mestre qui fait partie de la sélection…