Le Guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu

La guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu

J’ai attendu patiemment la rencontre virtuelle avec l’auteur, rencontre fomentée par VLEEL (mon pourvoyeur officiel de PAL) puis je l’ai digérée afin de vous poser là mon ressenti de lecture.

Il faut dire qu’une rencontre avec Mathias Malzieu c’est un enchantement… 

Je le suis depuis toujours de-ci de-là en texte, en chanson, en film, en poésie, en rigolade sur Instagram, en magie… Et ça croyez-moi il sait y faire, il a ça dans les veines !

Alors ce texte personnel d’une délicatesse à mourir, moi je le porte haut et fort.

Je veux vous dire mon amour de cet auteur ! Il faut à tout prix mettre en avant les rêveurs, les enchanteurs, ces plumes qui ouvrent le champ des possibles, qui tirent les ficelles d’un monde plus beau.

Le guerrier de porcelaine ne déroge pas à la règle : il arrive à distiller les bulles de magie dans des situations personnelles, familiales et historiques tragiques.

Si l’histoire commence par la perte d’une mère, ce deuil il l’évoque avec une extrême pudeur, une douceur poétique qui fait du bien à l’âme (moi qui ai perdu la mienne trop tôt, originaire de Lorraine également, j’y suis d’autant plus sensible…).

Le personnage principal du roman est Mainou, son histoire c’est celle du papa de Mathias, qui a perdu sa maman et qui a affronté ces bouleversements multiples (perte, guerre, absence du père…) avec les armes de l’imaginaire !

Nous sommes en 1944, la guerre est partout et le père de Mainou est contraint d’envoyer son fils en zone occupée, chez sa grand-mère en Lorraine.

Cette incursion en Pays de Bitche en temps de guerre n’est pas sans risque et l’enfant va devoir se cacher dans une charrette à foin pour passer la ligne de démarcation.

Tout quitter, perdre sa mère, devoir se cacher des Allemands : pour échapper à tout ça Mainou va construire une sorte d’univers parallèle peut-être plus « respirable ».

Dans cet espace étriqué (il n’a ni le droit de sortir, ni d’ouvrir la porte du grenier…), il va créer un monde hybride où la guerre n’existe presque plus – elle y entre forcément au fil des alertes aériennes et des visites des militaires allemands dans la ferme familiale – mais elle semble s’éloigner pour laisser place à une sorte de discussion avec la maman disparue.

Les objets deviennent alors des trésors, les boites sont mystérieuses, les cigognes sont des animaux de compagnie…

On se rattache à des rituels : le baromètre qui donne le temps (et qui existe vraiment !), les bons mots de son oncle fripon, l’Émile…

Mainou est forcément très attachant, Mathias Malzieu signe ici une véritable ode au père.

Qu’est-ce que ça m’a touchée ! C’est d’une beauté ! J’attends l’adaptation ciné maintenant… 

Cœur grenadine Mathias, merci infiniment…

Retrouvez plus de détails sur le site de l’éditeur

𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Emile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée.

 

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