C’est violent et assurément un très grand premier roman !
Ce que ce livre n’est pas…
Comme le titre pourrait le laisser penser, je précise que ce n’est pas un livre de développement personnel. Si vous l’achetez pour le titre vous risquez donc d’être furieusement déçu.
Ce livre n’est pas non plus à classer dans la catégorie des « belles histoires », il risque plutôt de vous faire pleurer de désespoir.
Ce livre n’est pas à lire lorsque vous êtes au fond du gouffre, ce n’est pas un livre vraiment optimiste !
Ce que ce livre semble être…
Ne croyez pas que je ne l’ai pas aimé, au contraire : c’est un violent coup de cœur ou plutôt un coup au cœur que j’ai reçu !
Ce livre est un regard PUISSANT, BRUTAL, ÉCORCHÉ sur une société américaine sans concessions.
Henry a tout perdu – sa jeunesse, des années de sa vie en prison, sa femme, son boulot, son mobil-home – il ne lui reste que son fils et son pick-up dans lequel ils vivent et même dorment.
Pour la fête d’anniversaire de Junior, il a sorti le grand jeu, après un débarbouillage dans les toilettes miteuses du McDonald’s, il offre le menu de son choix à son fils.
Et puis, son « Tatay » (papa en philippin) lui fait la surprise : ils vont enfin dormir dans un vrai lit ! Celui d’un motel minable situé au bord d’une route non moins désespérante (je vous avais prévenu que c’était costaud !) mais c’est un repos dont ils ont forcément besoin d’autant qu’Henry a décroché un rendez-vous pour un travail et il mise tout sur cet espoir tenu…
Mais comme si cela ne suffisait pas, la fête ne va pas se passer exactement comme prévu.
L’abondance semble toujours se tenir du même côté, qui n’est clairement pas celui d’Henry qui doit sans cesse s’adapter pour survivre et avancer.
J’ai aimé me plonger dans ce livre incisif qui s’étale le long des grandes routes américaines (j’ai senti l’ombre de Kerouac planer sur cette lecture) et qui interroge – au-delà du sujet central de la précarité – sur les notions de paternité, de transmission culturelle et de résilience.
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Résumé :
Le roman bouleversant sur la précarité
Un père et son fils de 8 ans tentent de survivre. Mangeront-ils aujourd’hui ? Où dormiront-ils ? Pourront-ils se laver ? Que faire si l’un d’eux tombe malade ? Ce roman ne se passe pas au 19e siècle, mais dans l’Amérique d’aujourd’hui, celle des villes meurtries par le chômage, la pauvreté, la violence. Pour ce duo toujours sur le fil, chaque acte et achat du quotidien est une odyssée cruelle, pour qui n’a presque plus d’argent – et presque plus d’espoir.
Roman court inoubliable, à la fois ultra-réaliste et terriblement tendre, Abondance a été acclamé à sa parution pour sa réalité choc et sa finesse psychologique. Il a été sélectionné pour le National Book Award 2021.
Découvrir ici ma dernière chronique sur La fuite sans fin de Joseph Meyer par Claude Gutman…