Vous parler de mon fils, Philippe Besson

Vous parler de mon fils de Philippe Besson aux Éditions Julliard

Philippe Besson explore le sujet du harcèlement scolaire en se plaçant du point de vue d’un père qui vient de perdre son fils.

Comment parler de son fils alors qu’il est trop tard, qu’il a été victime de harcèlement et que ça l’a tué sans que personne ne prenne vraiment la mesure de ce qu’il vivait, des violences physiques et psychologiques subies ?
C’est le père qui prend la parole, et on y voit comme une sorte de justification car il ne peut se départir d’un puissant sentiment de culpabilité qui a pris le pas juste après la sidération, la colère.
Comment s’apaiser quand rien ne l’autorise ? Comment vivre l’absence alors qu’on se dit qu’on aurait peut-être pu agir autrement avant qu’il ne soit trop tard ?
Les vrais coupables, eux, ne prennent pas la mesure de leurs actes, ils ne feront pas partie de la marche blanche organisée pour Hugo.
Cet harcèlement, qui fait presque partie intrinsèquement de notre quotidien, est un poison (qu’il soit harcèlement scolaire ou professionnel, harcèlement sexuel, cyber-harcèlement, harcèlement de rue…).
J’ai entendu tant de témoignages, tous aussi glaçants les uns que les autres ; souvent, ils émanent de jeunes en construction qui ne sont pas armés pour y faire face.
Pour avoir récemment subi une situation d’intimidation, je suis bien au fait des possibilités lorsqu’on souhaite déposer plainte par exemple… La réponse de la société est risible, inadaptée, il faut fournir des témoignages fournis (difficiles à obtenir forcément).
D’autant qu’en général, le harceleur est un égocentrique de haut vol qui ne voit pas le problème (même sa famille réfute l’idée qu’il puisse être un harceleur) et retourne avec brio la situation en manipulant les opinions d’autres personnes en général plus faibles, et plus lâches aussi, pour ostraciser un maximum et empêcher tout retournement à son encontre.
Imaginez la puissance dans un environnement scolaire où le leitmotiv est de ne pas faire de vague, d’être le plus « normal » possible (toutes formes de « trop » ou de « pas assez » sont à proscrire…) et de se taire.
La solitude dans laquelle sont plongées les victimes de harcèlement est insondable, trouver une porte de sortie semble impossible.
En nous donnant à voir cette souffrance indicible et un enfant, Hugo, qui n’y a trouvé un terme que dans la mort, Philippe Besson prend la parole pour mettre ce sujet sur le devant.
Il nous montre aussi une famille endeuillée à travers les yeux d’un père foudroyé de remords et d’amour pour son fils disparu.

Harcèlement

Je veux profiter de cette chronique pour vous parler de 3 numéros gratuits et anonymes qui peuvent aider les victimes et témoins (à partager un maximum !) : 𝟯𝟬𝟭𝟴 pour lutter contre le cyberharcèlement (la plateforme peut par exemple effacer du contenu diffamant sur les réseaux), 𝟯𝟬𝟮𝟬 contre le harcèlement scolaire et 𝟭𝟭𝟵 pour aider les enfants et ados victimes de violence.

Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur

  • Résumé :

«Je vous demande de vous mettre à notre place. Un instant. Rien qu’un instant. Votre enfant vient vous raconter l’humiliation, la persécution, le bannissement. C’est votre fils, votre fille, il a douze ans, elle en a huit ou quatorze. C’est la chair de votre chair, ce que vous avez de plus précieux au monde. C’est l’être que vous devez protéger, défendre, soutenir, aider à grandir. Et il vient vous avouer cela. Vous y êtes ? Vous la devinez, votre stupéfaction ? votre culpabilité ? votre douleur ? votre colère ? Ça vous envahit, pas vrai ? ça vous submerge, ça vous dépasse, ça vous anéantit. Et ça, ce n’est que le début. Que les toutes premières minutes.»

Vous parler de mon fils de Philippe Besson aux Éditions Julliard

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