Mort d’une libraire, Alice Slater

Mort d'une libraire, Alice Slater

Alice Slater s’est inspirée de son parcours personnel d’ancienne libraire londonienne et podcasteuse en true crime pour nous proposer ce premier roman plutôt « mordant ».

Si ses personnages sont des êtres en marge, ce n’est pas étonnant, Alice Slater reconnaît elle-même qu’elle choisit ses lectures en fonction du degré de détestation des protagonistes qui y sont à l’œuvre.
L’épigraphe donne le ton : « Le répugnant a quelque chose d’attirant » David Wilson (A history of british serial killing).
Si vous vous attendez à une lecture « tranquille » – elle se passe la majorité du temps dans une de ces grandes chaînes de librairie – vous risquez d’être un peu bousculé.
Tout concourt à démontrer que les librairies ne sont décidément pas des endroits sérieux ! On est au-delà du contre-pied au feel good car il y a certainement de la malice et un brin de folie chez notre autrice.
Ici les codes sont brouillés et il est difficile de dire à qui on pourrait bien s’identifier dans cette galerie de personnages tous plus bizarres (voire répugnants) les uns que les autres…
Car le moins que l’on puisse dire c’est que ces libraires sont de drôles d’oiseaux.
L’une est gothique, accro au true crime et incapable de décrypter les sentiments ou comportements de ceux qui l’entourent, elle modifie sa personnalité pour les séduire mais les asphyxie par sa seule présence.
L’autre semble tout aussi toxique mais elle le cache sous des allures plus « proprettes ».
Forcément quand ces deux-là se rencontrent ça donne… une histoire étrange !
Alice Slater joue sur l’ambiguïté, elle s’amuse à brouiller les pistes, on peut donc avoir du mal à savoir où elle veut en venir et si dans l’affaire on ne se trompe pas carrément de victime !
C’est assez troublant.
Psychologie fouillée, duplicité, fantaisie, serial killer et rock’n’roll : cette lecture me laisse définitivement une impression… bizarre !
Mais c’était peut-être le but !

Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur

  • Résumé :

Roach, libraire à Londres, gère son rayon true crime d’une main de maître. Ses passions : les meurtres non élucidés, les escargots, la mort. Dans sa librairie en déclin, débarquent un jour de nouveaux libraires pour une reprise de la dernière chance. Parmi eux Laura, employée modèle, poète à ses heures perdues, un rayon de soleil face à la sombre Roach. Entre elles, un jeu de fascination et de répulsion s’installe. Et Roach, intriguée par la perfection de façade de Laura, commence à fouiller dans sa vie, jusqu’à aller trop loin…
Best-seller publié dans le monde entier, Mort d’une libraire est un roman psychologique irrésistible qui joue avec malice de nos fascinations coupables pour les faits divers. Avec ce contrepied ironique aux romans feel good sur le pouvoir des livres, Alice Slater révèle la vie secrète de deux libraires inoubliables.

Mort d'une libraire, Alice Slater

Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur La cour des mirages de Benjamin Dierstein qui fait partie de la sélection…

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