Philippe Madral nous donne à voir une véritable galerie de losers loufoques, décérébrés, tristes ou dépravés…
En tête de liste on trouve Roland, pseudo gardien de camping, et son pote Jeff, bonimenteur-vendeur de bibles et de maisons en kit.
Bien sûr, le premier va se faire avoir par le second – c’est couru d’avance – mais il le fait presque en connaissance de cause, sans en tenir rigueur à son ami de galères.
Et pourtant, malgré la naïveté sans limite de Roland et sa vie qui ne nous fait définitivement pas rêver, on l’aime bien, on s’attache à lui comme à un ami un peu bizarre, un peu gênant…
Dans ce camping ne défilent que des laissés-pour-compte, de véritables personnages de théâtre (et ce n’est pas très étonnant quand on connaît le parcours de l’auteur qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre). Roland l’ingénu les attire autour de lui comme un aimant.
Chacun trimballe avec lui ses travers mais aussi une certaine forme de solitude. Le groupe est le pansement au malheur, même si c’est forcément un peu bancal puisqu’ils ne veulent ou ne peuvent pas changer ce qu’ils sont.
D’une certaine manière, la naïveté affichée de Jeff rend aussi la vie plus acceptable : si rien n’est grave, pourquoi s’en faire ? : « La vie, ça va ! ».
J’aimerais parfois en penser autant !
J’avais adoré Une sorcière à la cour, l’un des précédents romans de Philippe Madras : autre époque et thématique (l’affaire des poisons qui secoue le Tout-Paris de 1672). J’ai retrouvé ici son écriture foisonnante qui narre avec naturel la psyché et les comportements humains…
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Résumé :
Roland, la trentaine, est gardien de camping sur une plage de la Mer du Nord. Delphine, 25 ans, vendeuse dans une baraque à frites. Dès leur rencontre, ils tombent amoureux fous l’un de l’autre. Tous deux vivaient au jour le jour. Ils souhaitent à présent une vie stable, un logement et pourquoi pas un enfant. Encore faudrait-il pour cela sortir de leurs vies faites d’expédients.
Un « vieil » ami de Roland, Jeff, 50 ans, va leur permettre de concrétiser leurs projets. VRP en tous genres, baratineur et rêveur impénitent, Jeff place des « maisons en kit ». Le principe en est simple : l’entreprise fournit le terrain, les murs et le toit, à charge pour l’acheteur de finir lui-même « l’intérieur » à sa convenance.
« Propriétaires » ! Comment résister à ce mot ?
Nos deux héros se lancent dans l’aventure et rencontrent en chemin des déboires qui les plongent dans un univers aussi déconcertant que drolatique.
Leur amour parviendra-t-il à triompher de ces obstacles inattendus ?
Découvrir ma dernière chronique avec Retour à l’âge ingrat d’Alexis David-Marie aux Éditions Aux Forges de Vulcain