Crépuscule à Casablanca est sans doute un de mes livres préférés de la sélection du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
J’ai beaucoup aimé la mise en contexte historique dans le Maroc des années 50 (à cette époque le Maroc était sous protectorat français) et le style de l’autrice vraiment alerte et agréable à lire.
Les descriptions n’y sont jamais ennuyeuses, elles servent l’intrigue et permettent de s’imprégner de l’ambiance de cette époque et de mieux en comprendre les rouages.
Dans les années 50, Casablanca est une ville cosmopolite et moderne, à l’avant-garde de beaucoup de choses (cinéma, commerce avec par exemple la première usine d’embouteillage de Coca-cola en 1947…) ce qui suscite évidemment quelques convoitises (françaises, espagnoles ou américaines…).
Le pays est ainsi le théâtre d’une lutte de pouvoir incessante, avec certains officiels et industriels qui n’hésitent pas en sous-main à utiliser des barbouzes pour conserver leur statut.
L’héroïne Gabrielle Kaplan est une détective privée pour le moins intrépide mais surtout très intègre (ses réflexions et interactions nous amènent aussi à nous poser des questions légitimes sur la situation du pays).
Elle est chargée pour le compte de son client – un riche industriel – de récupérer une mallette dans le cadre d’une banale histoire de divorce.
Forcément, elle va se retrouver entraînée dans une histoire bien plus grande que je vous laisse découvrir…
Verdict : un bon roman dans la tradition du roman d’espionnage, des rebondissements fréquents qui tiennent en haleine le lecteur. C’est le premier roman de l’autrice, et la première enquête de Gabrielle Kaplan qu’on adorerait connaître un peu plus.
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Résumé :
Casablanca, 1951. Gabrielle Kaplan, détective privée téméraire et pétillante, se voit confier une affaire a priori banale : récupérer des documents chez la femme d’un riche industriel en plein divorce. Pourtant, une fois ces documents remis, des meurtres s’enchaînent et Kaplan est traquée par des barbouzes de tout poil. CIA, truands corses et hommes politiques du protectorat s’entrecroisent dans ce Maroc d’après-guerre qui commence à rêver d’indépendance…
Melvina Mestre a grandi à Casablanca. Elle a effectué toute sa carrière dans les médias et travaille depuis 2000 à France Télévisions. Crépuscule à Casablanca est son premier roman, et le début d’une épatante série très documentée mêlant enquêtes policières et espionnage dans le Maroc des années 1950.
Je fais partie du jury du Prix du meilleur polar des Éditions Points.
Vous pouvez découvrir ici mon retour sur La main de dieu de Valerio Varesi qui fait partie de la sélection…