Elena Ferrante nous plonge dans l’intimité d’une femme prise de folie après avoir été brutalement quittée par son mari…
La narratrice Olga est une femme trompée, humiliée par un mari qui la quitte presque à la minute où il l’annonce, pour une jeune femme de 20 ans (qu’il fréquentait sans doute déjà avant qu’elle ne soit majeure…).
L’écriture est animale, instinctive, elle suit le fil des tourments psychologiques et des pensées lancinantes qui affectent jour après jour la personnalité d’Olga.
Sa santé psychologique se dégrade, elle fait des choses complètement ahurissantes, n’arrive plus à ouvrir une porte, oublie ses propres enfants, sombre dans l’incertitude… La réalité telle qu’elle la connaissait s’effondre.
Olga convoque ses racines napolitaines (comme souvent avec Elena Ferrante) et une femme en particulier, rendue folle de chagrin par les frasques d’un mari volage qui avait fini par la quitter, la laissant seule avec ses enfants.
Comme s’il y avait une sorte de fatalité, qui devrait être aussi le lot d’Olga, héritière d’une longue lignée de femmes écrasées par le poids du patriarcat.
Il y avait bien sûr eu des signes avant-coureurs, mais elle, la femme au foyer servile, avait préféré ne pas les voir. Était-ce acceptable après coup ?
Comment se reconstruire après une rupture quand on a donné son temps, fait taire ses espérances, et même ses envies d’écriture – pour un homme, une vie de famille ?
La fragilité émotionnelle d’Olga est palpable, d’autant que ce roman est écrit à la première personne, ce qui rend le récit encore plus vivant, troublant…
Frustration, peine, angoisse, les émotions sont intenses, démesurées.
Comme toujours, je suis subjuguée par la plume de l’autrice. Intime, crue, viscérale. Sa façon d’entrer violemment dans la psyché de ses personnages est unique.
Une adaptation théâtrale, un film (dont on ne sait pas s’il sortira un jour…) : ce livre n’en finit plus de porter son message d’émancipation et la voix de ces femmes que l’on n’entend pas.
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Résumé :
Olga, trente-huit ans, un mari, deux enfants. Un bel appartement à Turin, une vie faite de certitudes conjugales et de petits rituels. Quinze ans de mariage. Un après-midi d’avril, une phrase met en pièces son existence. L’homme avec qui elle voulait vieillir est devenu l’homme qui ne veut plus d’elle.
Découvrir ma chronique du livre La loi de la tartine beurrée de J. M. Erre aux Éditions Buchet Chastel.