Je continue mes lectures de BD documentaires avec ce roman graphique : 224 pages en forme de coup de poing dans la fourmilière de l’État.
Benoît Collombat (grand reporter pour France Inter) & Étienne Davodeau (auteur de BD, je le connaissais déjà pour Lulu femme nue, Le droit du sol ou encore Les ignorants) mettent en lumière un véritable scandale d’état qui n’en finit plus de se ramifier et d’étendre ses effets au sein de la toute jeune Vème république.
Pas très étonnant que notre république soit en souffrance, je crois que c’était déjà mal parti à la base !
Les deux auteurs braquent les projecteurs sur une affaire, ou plutôt des affaires que les instances dirigeantes ont parfois tout fait pour cacher dans une mascarade cynique et pervertie.
Ils nous proposent ici leur enquête agrémentée de nombreux témoignages avec en point de mire le SAC (Service d’Action Civique).
Même si le SAC a été dissous en 1982 suite à la tuerie d’Auriol, l’histoire de cette association de barbouzes, considérée comme le bras armé du gaullisme (on la surnomme aussi « police parallèle ») a défrayé la chronique de nombreuses années.
Corruption de dirigeants, financement illégal de parti, braquages et crimes politiques : difficile de mettre à jour la vérité car les témoignages étaient comme vous vous en doutez risqués à l’époque des faits et la majorité des archives ont été détruites. Une histoire sulfureuse que certains ont payé de leur vie. Aujourd’hui les langues se délient et il semble nécessaire de clarifier pour donner peut-être un nouvel élan à notre démocratie.
Si la BD a été publiée en 2015, aujourd’hui encore ce sujet n’en finit plus de faire parler et des rebondissements sur certaines affaires sortent encore dans la presse…
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Résumé :
Étienne Davodeau est auteur de bande dessinée. Benoît Collombat est grand reporter à France Inter. L’un est né en 1965, l’autre en 1970.
Ils ont grandi sous la Ve République fondée par le général de Gaulle, dans un pays encore prospère, mais déjà soumis à la «crise».
L’Italie et l’Allemagne ne sont pas les seules nations à subir la violence politique. Sous les présidences de Pompidou et de Giscard d’Estaing, le pays connaît aussi de véritables «années de plomb» à la française.
Dans ces années-là, on tue un juge trop gênant. On braque des banques pour financer des campagnes électorales. On maquille en suicide l’assassinat d’un ministre. On crée de toutes pièces des milices patronales pour briser les grèves. On ne compte plus les exactions du Service d’Action Civique (le SAC), la milice du parti gaulliste, alors tout-puissant. Cette violence politique, tache persistante dans l’ADN de cette Ve République à bout de souffle, est aujourd’hui largement méconnue.
En sillonnant le pays à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque – députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore anciens truands –, en menant une enquête approfondie, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous révèlent l’envers sidérant du décor de ce qui reste, malgré tout, le cher pays de leur enfance…
Découvrir ma chronique de Global police, de Florent Calvez & Fabien Jobard aux Éditions Futuropolis