Munkey diaries, Jane Birkin

Munkey diaries, Jane Birkin

Je me suis questionnée sur ce qui poussait quelqu’un à passer de l’intime à la publication… Seule Jane (je peux t’appeler Jane ?) pourrait nous le dire.

Se dévoiler sans pudeur, ce n’est pas donné à tout le monde. On peut bien sûr parler de soi dans un roman, ébaucher une vie, se servir de son quotidien ou des personnes que l’on côtoie pour tisser une trame, une histoire, parler d’un moment précis… Mais publier ses propres journaux intimes, sans artifice, sans chercher à masquer ce qui pourrait faire honte ou ce qui pourrait blesser les personnes dont on parle, c’est autre chose…

Jane s’est occupée elle-même de la traduction des carnets, ce qui veut dire qu’elle a transposé en français exactement les mots qu’elle voulait employer, gardant ainsi une même saveur aux mots, sans approximation aucune.

Dans ses carnets, elle a écrit bien sûr, mais elle a aussi dessiné : des croquis que l’on retrouve disséminés au fil du livre, qui nous livre un autre pan d’elle-même : d’abord j’ai trouvé qu’elle dessinait très bien, ensuite ce qu’elle dessine est touchant, tendre et nostalgique…

Elle écrit sur cette gamine anglaise, passée de l’ombre à la lumière, elle écrit sur les hommes qui ont fait partie de sa vie : John, Serge et Jacques, sur ses filles que l’on voit grandir sous sa plume…

C’est brut et intime : Jane Birkin n’a pas cherché à plaire en écrivant, et quand bien même son écriture est belle et plaisante, elle est restée elle-même, d’un naturel si simple, Birkin hein ?

On s’aperçoit qu’elle n’a pas été épargnée par les hommes, par leurs egos surtout.
J’ai adoré lire la partie sur Gainsbourg (évidemment celle-là je l’attendais !), l’amour jusqu’au bout de soi…

La vie d’une femme tout simplement.

Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur

  • Résumé :

Ce livre rassemble les journaux intimes de Jane Birkin entre 1957 et 1982 qu’elle a choisis, commentés traduits.

« J’ai écrit mon journal à partir de 11 ans, adressé à Munkey, mon confident, ce singe en peluche, gagné dans une tombola. Il a dormi à mes côtés, il a partagé ma vie avec John, Serge, Jacques, il a été le témoin de toutes les joies et toutes les tristesses. Devant la dévastation de mes enfants, j’ai déposé Munkey dans les bras de Serge dans le cercueil où il reposait, tel un pharaon. Mon singe pour le protéger dans l’après-vie.
En relisant mes journaux, il me semble flagrant qu’on ne change pas. Ce que je suis à 12 ans, je le suis encore aujourd’hui. Les journaux sont forcément injustes, on montre ses cartes, il y a des versions de tout, mais là, il n’y a que la mienne. J’ai pris comme principe de ne rien arranger, et croyez-moi, j’aurais préféré avoir
des réactions plus sages que celles que j’ai eues… ».

On croyait tout connaître de Jane Birkin, tant elle fait partie de notre histoire depuis cinquante ans, jusqu’à ce livre qui nous fait vivre une époque flamboyante, du Swinging London au Saint-Germain-des-Prés des années 70, et donne à lire le quotidien d’une grande amoureuse, désopilante et fantasque, et d’une artiste exceptionnelle.

Un journal à la fois intime et universel.

Munkey diaries, Jane Birkin

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