Lu : l’essai de BHL sur la Covid…
Je ne sais que penser, c’est un essai rédigé à vif par son auteur, le déconfinement n’était pas non plus commencé au moment où il écrivait ses lignes…
Alors forcément, on ne peut pas être d’accord sur tout (déjà de base, et c’est bien normal), mais on n’a pas, non plus, vécu ce moment de la même manière lui et moi (comme une certitude même…).
Je ne suis pas philosophe et il était intéressant de se pencher sur son regard car BHL décrypte ici le phénomène social pour ce qu’il est.
La grande question est : que dit de nous cette épidémie qui est entrée du jour au lendemain dans nos vies ? Que dit-elle de notre humanité mais aussi de son contraire ? Qu’est-ce qui filtre à travers ce prisme-là ?
Les chaînes d’infos nous ont tellement bassinées de chiffres, l’actualité « covidesque » à n’en plus finir, en boucle : où était donc passé l’autre partie du monde pendant ce temps-là ? Une vraie question !
Et, plus légèrement, nos rapports humains, nos sensations seront-elles irrémédiablement bouleversés ? Notre bise de bonjour « à la française » sera-t-elle bientôt de retour ? Sans réticence, sans virus, avec le sourire qui va avec ?
C’est chez Grasset, ça mériterait d’être « analysé » plus en avant, avec le recul nécessaire…
À noter que les droits d’auteur seront reversés à l’ADELC (Association pour le Développement de la Librairie de Création).
« L’ADELC a été créée par des éditeurs de littérature générale soucieux de favoriser la diffusion de la création éditoriale en apportant à des libraires les moyens de se développer et de conserver leur indépendance. » (sic) et rien que pour cela, ça vaut vraiment le coup de le lire !
Retrouvez plus de détails sur le site de l’éditeur…
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Une épidémie est, toujours, un phénomène social en même temps qu’un désastre sanitaire. Que nous dit, donc, cette épidémie-ci de la société qui est la nôtre? Que nous révèle-t-elle de son rapport au mal, au tragique et à la mort ? Un virus est-il un message ? Un agent de la providence et de l’histoire ? Est-il l’envoyé d’une Nature épuisée, et qui demanderait grâce ? D’une humanité exsangue, et qui voulait un carême planétaire ? A-t-on bien fait de mettre la planète à l’arrêt ? A-t-on raison d’espérer que, de ce coma où on l’a plongé, notre monde sorte régénéré ? Qu’est-ce que l’hygiénisme ? Que veut dire le Talmud quand il affirme que le meilleur médecin ira en enfer ? Que penser de ce « pouvoir médical » qui semble, partout, se mettre en place et prendre le relais du Politique tel qu’il s’est défini de Platon à Jacques Lacan ? Et qu’est-ce qui a changé, en nous, depuis l’époque où Paul Claudel, dans L’Annonce faite à Marie, magnifiait le baiser au lépreux ? Ce sont quelques-unes des questions posées dans ce livre de colère et de savoir. L’hommage aux soignants n’y interdit pas la lucidité.