Un recueil de nouvelles d’Axel Sénéquier, elles ont été écrites en pleine période de confinement, lors de cette pandémie qui aura paralysé le monde entier, redonné un peu de souffle à la nature et poussé dans leurs retranchements des personnalités déjà sur le fil…
Il y a à peine 5 ans, le monde se retrouvait brutalement à l’arrêt, chaque citoyen suspendu aux dernières infos concernant l’avancée du virus, les dernières statistiques du nombre de cas et les images insolites de ces capitales vidées de leurs habitants.
C’était la première fois que nous vivions un truc pareil, on était tous un peu sonnés.
L’auteur s’était confiné en famille dans son appartement parisien, l’occasion, dans ce quotidien inhabituel, de se plonger dans l’écriture de ces quelques nouvelles.
Forcément, pour un romancier, l’idée même d’un confinement peut être une source d’inspiration prometteuse !
L’auteur joue donc avec cette idée dans les 12 nouvelles qui s’en imprègnent : « Les murs porteurs », Les somnambules », « Le chemin de l’école » et d’autres…
Pourtant, Axel Sénéquier m’avait prévenue : « Ne restez pas sur cette étiquette COVID », et il avait définitivement raison car, à la lecture de ces nouvelles, je me rends compte qu’elles ont une visée beaucoup plus large.
En faisant éclater le quotidien de chacun, la pandémie a en effet affecté la santé mentale de nombreuses personnes. Elle a exacerbé les tensions et mis en lumière les caractères et comportements humains : solidarité, résilience, imagination mais aussi colère, frustration, anxiété, violence…
Tout un panel d’émotions et de réactions parfois déviantes que nous retrouvons dans ces nouvelles.
Ça commence avec « Les murs porteurs », un huis clos déroutant qui vise à dénoncer la violence intra-familiale qui a explosé pendant la période de confinement (tout simplement parce que les victimes de violence conjugale se retrouvaient 24 heures sur 24 sous l’emprise de leurs bourreaux…).
Si l’isolement et la promiscuité ont exacerbé les violences, ce confinement à deux vitesses (parce que ce n’est évidemment pas la même chose d’être confiné dans un petit espace ou une résidence secondaire en bord de mer) a aussi provoqué des tensions entre ruraux et citadins.
Dans la nouvelle « Intégration », ces derniers cherchent à fuir coûte que coûte sous des cieux plus verts, quitte à transporter avec eux une éventuelle infection.
Voilà donc un recueil à la fois savoureux et grinçant qui pourrait nous donner à réfléchir et dresse un portrait pas forcément flatteur d’une société sous confinement.
Retrouvez plus d’infos sur le site de l’éditeur
Résumé :
« Sandra doit arriver d’une minute à l’autre. Il faut qu’elle se dépêche car derrière la vitre, il y a le soleil bleu, la mer jaune et les étoiles violettes qui s’impatientent, il y a cette vie bourdonnante qui attend qu’on la libère, il y a ces rêves qui frappent au carreau et craignent de mourir emprisonnés. Alors épuisé mais heureux, je désigne la fenêtre. L’infirmière comprend et me sourit. Lorsqu’elle tourne la poignée, le vent impatient s’engouffre dans cette chambre close et renverse les fleurs. Le vase explose sur le sol. Et dans les morceaux épars répandus aux quatre coins de la chambre, la lumière du soir se réfléchit et nous fait plisser les yeux. »
Douze nouvelles sur le confinement, le Covid-19 et cette époque trop sure d’elle-même qu’un virus a balayée.
Du 17 mars au 11 mai 2020, Axel Sénéquier est resté confiné dans son appartement parisien. Il a mis ce temps à profit pour faire la connaissance de ses trois enfants et écrire les 12 nouvelles qui composent ce recueil, le deuxième publié par les éditions Quadrature (après Les vrais héros ne portent pas de slip rouge).
Il est aussi auteur de théâtre. Son dernier test PCR s’est révélé négatif mais il continue de se désinfecter les mains plusieurs fois par jour.
Découvrir ma chronique du livre La bagarre ! de Léo Lebrun publié aux Éditions du Panseur