Patrice Guirao nous raconte la guerre d’Algérie à hauteur d’enfant. Un roman très personnel puisqu’il a puisé dans ses propres souvenirs pour nous livrer ce texte d’une sensibilité à fleur de peau.
Sauveur est un jeune garçon de 8 ans qui a passé son enfance en Algérie avant d’être rapatrié en France.
« J’ai cinq ans, j’ai six ans, j’ai sept ans, j’ai huit ans et c’est la guerre. »
Il nous raconte l’Algérie telle qu’il la voit ou la ressent : ses amis, ses jeux (les abricots qui font les parties de pignols, les courses de calicot, les histoires racontées par sa grand-mère… ), ses frasques, ses saveurs (les piquantes figues de barbarie !), son quotidien familial rattrapé par la guerre.
Parce qu’elle n’est jamais bien loin, et rôde comme un animal en furie. Elle provoque le départ forcé des proches, la mort d’un camarade de classe ou d’un proche, la fermeture de l’école et des repas pris dans la crainte des balles perdues, l’exil.
Un déferlement de pertes, de violence qui vient peu à peu contaminer le monde de l’enfance et gâter ces précieux moments d’innocence.
Car c’est bien de cela dont il s’agit, d’innocence meurtrie, d’enfance sur le fil, et le drame qui court en préambule de chaque chapitre est là pour enfoncer le clou.
Ce texte est d’une beauté douloureuse, la tension y est vraiment palpable.
À travers ces pages, Patrice Guirao nous donne une leçon de paix et d’humanité. Il nous avertit sur l’implacable réalité de la guerre qui ne fait pas de distinction entre un soldat et un enfant.
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Résumé :
« Mme Bouvier est morte » Une mort de plus. Une de plus dans le parcours de cet enfant. Une de plus qui vient rejoindre toutes celles auxquelles Sauveur Solin a déjà assisté pendant la guerre. Une guerre « dont il ne connait pas le nom » . Pour tromper sa peur, Sauveur cherche dans ses souvenirs la force de surmonter cette nouvelle épreuve. Il remonte le chemin qui l’a conduit jusqu’à cet instant tragique. Sa vie douce qui bascule à mesure que l’ombre de la guerre se dessine en toile de fond. Mais les enfants résistent mieux à l’effroi et au chaos que les grands, et Sauveur s’accroche à son innocence, grappillant tout le bonheur qu’il peut. Pour conjurer l’absurdité et l’horreur de la guerre.

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