Marius Degardin signe un premier roman magistral autour du quotidien désenchanté d’une fratrie franco-italienne délaissée par les parents.
Je lui trouve au bout de la plume des accents de l’Attrape-cœurs, une musicalité féroce en cette rentrée littéraire.
Et quelle coïncidence quand je lis les derniers mots de la maison d’édition qui confirment cette impression tenace. Ce livre est absolument déroutant.
Nous sommes dans les années 80 et suivons, à travers les yeux du plus jeune de la fratrie Cipriani, le quotidien d’une famille franco-italienne installée dans un restaurant italien à l’abandon.
Ce quotidien n’a rien de banal, puisqu’il est marqué par l’absence physique des parents.
La fratrie est ainsi laissée à ses errements, broyée par la solitude et le désamour parental insurmontable.
Benito scrute son environnement avec une lucidité mordante (il en faut déjà pour surpasser le poids de ce prénom empoisonné) : les non-dits, les mauvais traitements, l’abandon, la difficulté de vivre ont complètement fracturé cette famille.
Chiara fuit la réalité dans la drogue et marque sa peau de ses peines, Piero joue de la musique dans un bar à prostituées, Primo semble le plus solide mais il est détruit de l’intérieur par les violences qu’il a subies.
Benito est lui-même au bord d’un gouffre insondable et de la folie. Âgé d’à peine 18 ans, il ne peut que regarder son monde se fracasser durement contre le mur de la réalité.
Et puis, la mère est sur le point de rentrer, après 10 ans d’absence, est-ce seulement une bonne nouvelle ?
Un livre acide, tourmenté, à l’image de cette mandragore, plante un peu magique connue notamment pour ses vertus psychotropes. Une dolce vita à l’envers faite de lutte et de désespoir. Un premier roman par un jeune auteur qui a tout d’un grand, à n’en pas douter.
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Résumé :
Saurez-vous décrypter les plans pour résoudre l’énigme ? Un auteur spécialisé dans l’occulte est appelé par un ami qui voudrait son avis au sujet d’une maison qu’il compte acquérir à Tokyo. Ils montrent les plans à un architecte qui décèle d’étranges espaces sans fenêtres entre les murs.
À quoi servent-ils ? Est-ce une chambre d’enfant qui est cachée là ?
Quel est ce passage secret qui relie la maison au garage ?
Et qui était le précédent propriétaire de la maison, qui disparaît du jour au lendemain ?
Ce que nos apprentis enquêteurs vont découvrir est terrifiant.
Uketsu est un véritable phénomène au Japon, et l’auteur le plus vendu dans son pays. Avec trois romans, il s’est imposé comme le leader de la nouvelle vague des auteurs de thrillers et d’horreur. Artiste complet, il écrit, dessine, publie des vidéos d’horreur et de suspense et compose de la musique. On ne connait pas sa véritable identité, il apparait toujours en noir avec un masque blanc.

Découvrir ma chronique de Strange houses d’Uketsu aux Éditions du Seuil